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Le littoral et les lagunes en Corse

Dernière mise à jour : 31 mars





Réalisation de Clara Jachimczak Manclières et Maëla Rosati--Ozil en 1ère année de Master Mention Gestion de L'environnement Parcours Gestion Intégrée du Littoral et Valorisation HAlieutique de l'Université de Corse en partenariat avec la CNDP, dans le cadre du débat public nation "La Mer en débat".


Avec près de 1000 kilomètres de côte, la Corse dispose de vastes zones littorales et côtières qui constituent un continuum entre terre et mer. Les eaux de transitions jouent donc un rôle majeur pour assurer ce continuum. Il s'agit d'eaux de surface situées à proximité des embouchures de rivières ou de fleuves, partiellement salines en raison de leur proximité des eaux côtières mais restent fondamentalement influencées par les flux d'eau douce issus des bassins versants. Il est indispensable d'observer, d'analyser et de surveiller ces zones hypersensibles pour répondre aux enjeux humains et écologiques.


Ces eaux côtières et littorales à l'interface entre les milieux marins et continentaux. rassemblent des conditions écologiques très variées et par conséquent une diversité remarquable. Parmi les milieux les plus productifs au monde, ces écosystèmes fournissent de nombreux services pour l'homme et ont la plus grande valeur économique par rapport à leur surface. En effet, ils subissent de nombreuses pressions anthropiques et sont particulièrement vulnérables aux changements globaux.

Les lagunes méditerranéennes et leur zones périphériques assurent des fonctions écologiques essentielles et remplissent ainsi de nombreux services écosystémiques.




 

Testez vos connaissances



  • Vous pouvez également retrouver le condensé des informations contenues de ce blog dans les kakémonos ci-dessous :




 

1. Quelques définitions


Différents types d’eau de transition existent, on retrouve :

  • les Deltas : type d’embouchure des cours d’eau se caractérisant par une séparation en plusieurs défluents

  • les Estuaires : zone de transition entre eaux continentales et marines à l’embouchure d’un fleuve lorsqu’il se jette dans la mer 

  • les Lagunes : plan d’eau littoral à la jonction entre eaux continentales et marines, plus petite et moins profonde qu’un lac et le plus souvent séparée de la mer par le cordon littoral, le lido. Une ou plusieurs ouvertures, les graus, permettent la communication avec le milieu marin et confère cette variabilité de salinité aux eaux lagunaires.



Figure 1 - Différenciation des delta, estuaire et lagune (Source : Eaudefrance)

Le bassin versant est aussi à considérer. Il s'agit d'une portion d'espace terrestre à l’intérieur de laquelle tous les écoulements, en surface ou en profondeur, se dirigent vers le même exutoire (cours d’eau, lac ou mer).



Figure 2 - Relations avec le bassin versant (Source : Eaudefrance)

 

2. Les lagunes de Corse


Sur le territoire Corse, on peut observer 4 grandes lagunes sur la côte Occidentale Corse : l’étang de Biguglia, l’étang de Diana, l’étang de Palu et l’étang d’Urbino.



Figure 3 - Cartographie des 4 grandes lagunes de Corse

Les 4 grandes lagunes Corse sont de 3 types différents :

  • L'étang de Biguglia est une lagune méso-haline à poly-haline. Cela signifie qu'il présente une salinité de faible à moyenne, allant de 5 à 18 PSU (Unité de Salinité Pratique) pour les lagunes méso-haline et de 18 à 30 PSU pour les lagunes poly-halines.

  • L'étang de Diana et l'étang d'Urbino sont des lagunes euhalines. Cela signifie qu'ils présentent une salinité moyenne allant de 30 à 40 PSU, c'est la caractéristique d'une "mer normale".

  • L'étang de Palu est une lagune euhaline à hyper-haline. Cela signifie qu'il présente une salinité moyenne à élevée, allant de 30 à plus de 40 PSU.


Les étangs avec une salinité inférieure à 18 PSU (lagunes oligo-halines et méso-halines) ont différentes caractéristiques :

  • une communication faible avec la mer par 1 ou plusieurs graus

  • une alimentation en eaux douces dominante, et présence fréquente de canaux

  • souvent peu profondes et de petite taille


Les étangs avec une salinité supérieure à 18 PSU (lagunes poly-halines, eu-halines et hyper-halines) ont différentes caractéristiques :

  • une communication avec la mer par 1 ou plusieurs graus

  • une alimentation en eaux douces par des attributaires

  • une surface des masses d’eau et de leur bassin versant plus importante et un fonctionnement plus stable par rapport aux lagunes oligo-halines et méso-halines



Figure 4 - Embouchure de l'étang de Biguglia


Le territoire corse compte également près de 85 petites à très petites lagunes.


Figure 5 - Cartographie des petites lagunes en Corse (Source : Pole Lagunes)

Quelques exemples de petites lagunes en Corse :

  • Arasu

Figure 6 - Arasu, photographie aérienne (Source : Conservatoire du Littoral)

  • Balistra

Figure 7 - Etang de Balistra dans le golfe de Santa-Manza (Source : CPA-Corse)


  • Santa Ghjulia

Figure 8 - Etang de Santa Ghjulia (Source : Conservatoire du Littoral)

 

3. L'état des lagunes


3.1 Les acteurs de la gestion de ces zones


Dans la rédaction de rapport et de documents de valorisation sur l'état des lagunes en Corse, différents acteurs entrent en jeu. En effet, ces projets nécessitent de collecter, compiler, sélectionner, mettre en forme les données puis contribuer, relire et valider les différentes parties.

Au niveau national, l'arrêté ministériel (du 26 juillet 2010) définit l’organisation de la surveillance des eaux dans le cadre du schéma national des données sur l’eau (SNDE). Ce schéma confie à l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, établissement public de l’Etat, la responsabilité de la production des données sur la qualité des eaux nécessaires au diagnostic de l’état des eaux au titre de la directive cadre européenne sur l’eau (DCE) pour le bassin Rhône-Méditerranée et pour le bassin de Corse.


Sur les masses d'eau lagunaires, le programme de surveillance de la DCE s'appuie sur des suivis confiés principalement à l'Ifremer et à la Tour du Valat. Les résultats du présent document respectent donc les consignes de la DCE et des arrêtés qui définissent les conditions de la mise en œuvre de ce programme. De plus, l'Agence de l'eau contribue, en maitrise d'ouvrage directe ou en partenariat, à la définition ou au fonctionnement de réseaux de suivis complémentaires répondant aux enjeux identifiés par les Schémas Directeurs d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse sur ces écosystèmes particuliers. Les résultats permettent de préciser les liens "état-pression" et de caractériser les gains écologiques sur les milieux lagunaires sous l'effet des plans de gestion.

Afin d’assurer une meilleure gestion des milieux aquatiques, les États membres de l’Union Européenne ont établi un cadre pour une politique communautaire de gestion dans le domaine de l’eau. Ainsi, la Directive Cadre sur l’Eau (2000/60/CE) fixe un calendrier commun visant à atteindre, au plus tard en 2027, un bon état écologique et chimique de l’ensemble des masses d’eaux (souterraines et de surface, eaux côtières, estuaires et lagunes). Les États membres doivent donc prévenir toute dégradation supplémentaire, préserver et améliorer l’état des écosystèmes aquatiques.

Le bon état chimique est évalué au travers du respect de seuils de concentration quantitatifs, qui sont définis dans la Directive 2013/39/UE pour une quarantaine de substances considérées comme prioritaires (métaux, métalloïdes, pesticides, hydrocarbures, solvants et autres produits toxiques ou écotoxiques).

L’état écologique, reflet du fonctionnement des écosystèmes aquatiques, est par ailleurs évalué au travers d’indicateurs biologiques, hydro-morphologiques ou physico-chimiques. Pour le milieu marin, on retrouve par exemple le phytoplancton, les algues macroscopiques, la faune benthique invertébrée et les poissons, mais également la teneur en nutriments ou en oxygène dans l’eau.

L’Ifremer, en coopération avec les cinq Agences de l’Eau (Artois-Picardie, Seine-Normandie, Loire-Bretagne, Adour-Garonne, Rhône Méditerranée et Corse) en charge d’une façade maritime, réalise la mise en œuvre des programmes de surveillance côtiers, estuariens et lagunaires visant à récolter les données scientifiques et le calcul  de plusieurs des indicateurs d’état des milieux.



3.2 Les paramètres étudiés pour définir l'état des lagunes


L’état des lagunes est défini dans le SDAGE de Corse / DCE avec les orientations fondamentales permettant d’atteindre ou de conserver le bon état de ces zones. Il dépend de 4 compartiments (physico-chimique, phytoplancton, macrophytes, invertébrés) et leurs tendances (amélioration, stabilisation, dégradation). La répartition des organismes aquatiques est liée aux facteurs naturels (géologie, climat, etc.) ainsi qu'aux facteurs influencés par les activités humaines (apports de polluants, modifications des échanges avec la mer, anthropisation des berges, etc.).

Le bon état des masses d’eau superficielle est défini par l’état écologique et l’état chimique.


L’état chimique est déterminé par rapport à la teneur de chacune des 45 substances toxiques prioritaires. Si elle ne dépasse pas les normes de qualité environnementales (NQE) fixées par la DCE, la masse d’eau lagunaire est considérée comme étant en « bon état » chimique. Les substances considérées sont : les pesticides, les composés organiques halogénés volatiles ou COHV, les hydrocarbures aromatiques polycyclique ou HAP, les métaux ou autres substances organiques de synthèse.



Figure 9 - Préleveur colonne d'eau (à gauche) et POCIS (à droite) utilisés dans le cadre d'OBSLAG "eutrophisation" et "pesticides"

L’état écologique est principalement identifié par rapport aux paramètres biologiques. L'état écologique sera donné par l'état du paramètre le plus déclassant. Certains éléments vont ainsi être définis pour la classification de cet état : les paramètres biologiques (phytoplancton, macrophytes, faune benthique invertébrée), paramètres chimiques et physico-chimique et les paramètres hydromorphologiques. Il existe 5 classes pour chaque paramètre (très bon, bon, moyen, médiocre, mauvais). Cependant, seul le paramètre biologique qui peut identifier des états médiocre ou mauvais, les autres paramètres sont présents pour soutenir la biologie.

Il est important de prendre en compte l'eutrophisation des lagunes pour l'étude de l'état écologique. En effet, cet état d'eutrophisation correspond à l'origine à un processus naturel de vieillissement d'un milieu par accumulation de matériaux exogènes apportés par le ruissellement des eaux de surface. Actuellement, le terme "eutrophisation" est utilisé pour décrire l’enrichissement artificiel des plans d’eau par l’apport de substances nutritives (composés phosphorés et azotés) qui favorisent le développement végétal.


Figure 10 - Illustration des niveaux d'eutrophisation dans les lagunes

Les macrophytes correspondent à un ensemble d’espèces végétales clés dans les lagunes et sont intégrateurs des conditions environnementales naturelles et anthropiques.


Figure 11 - Exemple de macrophytes : les Zostères (Source : Pole Lagunes)

Ils vont réguler les flux au niveau eau-sédiments et participer au maintien des substrats. Leur intérêt étant multiple, ces espèces jouent un rôle fonctionnel dans la restauration des lagunes et également, dans sa capacité de nurserie et d’habitat pour les espèces lagunaires et marines. Dans le cadre de la DCE, les macrophytes sont utilisés comme indicateur de l’état écologique. En effet, leur présence en tant qu’espèce dite "de référence", va définir essentiellement la qualité de la masse d’eau.


Lors du processus d'eutrophisation, un changement est observé au sein des producteurs primaires. D'après de nombreuses études, le processus d'eutrophisation emmène le développement et la dominance d'autotrophes à croissance rapide comme les microalgues ou les macro-algues opportunistes. On peut remarqué, avec la Figure 12 ci-dessous, la schématisation des changements relatifs des producteurs primaires ainsi que l'évolution des paramètres physiques et chimiques au cours du processus d'eutrophisation.

Dans un système oligotrophes, les producteurs primaires dominants sont représentés par des macrophytes benthiques pérennes tels que les herbiers et autres angiospermes. Ainsi, les espèces à croissance lente sont favorisées. Lors du début du processus d'eutrophisation, un développement des communautés phytoplanctoniques et des épiphytes à croissance rapide est observé, et une diminution des macrophytes pérennes. L’augmentation soutenue des apports en nutriments favorise le développement de macro-algues opportunistes et du phytoplancton qui dominent alors le système. A ce stade, les macrophytes benthiques pérennes et les épiphytes ont disparu. Sous des conditions hypertrophiques, les macro-algues opportunistes disparaissent à leur tour. Le phytoplancton représente alors le producteur primaire dominant.



Figure 12 - Schématisation du changement relatif (A) de la dominance des producteurs primaires ainsi que (B) des paramètres physiques et chimiques du milieu durant les phases d'eutrophisation (Source : Le Fur, 2018)

Au sein, des lagunes, on considère que le processus d'eutrophisation et donc les changements des producteurs primaires ne sont pas un processus linéaire. Ils évolueraient par pallier l'existence d'états stables multiples. Les lagunes auraient deux états stables alternatifs : un état avec de faibles concentrations en nutriment (état non dégradé) caractérisé par une dominance de macrophytes pérennes et un état eutrophisé dominé par les macro-algues opportunistes et le phytoplancton.

Ces deux états stables existent donc le long d'un gradient de concentrations en nutriments intermédiaires. Le changement entre ces deux états nécessitera une perturbation plus ou moins forte pour pousser le système d'un état à un autre pour un niveau nutritif donné. Tant que la turbidité phytoplanctonique est faible, les macrophytes benthiques peuvent se maintenir. Si une turbidité critique est atteinte, le système se déplacera vers l’état dominé par les macro-algues opportunistes.


Figure 13 - Modèle conceptuel de deux états stables alternatifs des macrophytes marines benthiques selon le gradient d’eutrophisation dans les lagunes. (A) changement de la végétation continue et graduelle en réponse à l’augmentation des nutriments (B) changement discontinue : l’état du système varie peu jusqu’à l’atteinte d’une valeur seuil ; l’écosystème bascule vers un autre état et un autre mode de fonctionnement (Le Fur, 2018).


3.3 L'étang de Biguglia


L’étang de Biguglia est une lagune méso-haline à poly-haline d’une superficie de 14,5 km² pour une profondeur moyenne de 1,5m. Elle est alimentée par 7 affluents : tous temporaires sauf le Golo ; et également par une contribution des eaux souterraines par la nappe alluviale de la Marana (Erostate et al., 2018).


Figure 14 - Etang de Biguglia (Source : Wikipédia)
Figure 15 - Cartographie de l'étang de Biguglia (Source : Eaudefrance)















Son état général en 2018 est médiocre. En effet, son état écologique est médiocre à cause de l’état du phytoplancton, des invertébrés (2015) et moyen pour les macrophytes. L’état chimique est lui en bon état. De ce fait, l’étang fait partie du Risque de Non Atteinte des Objectifs Environnementaux (RNAOE) de 2027 par la présence de diverses pressions : pollutions par les nutriments urbains, industriels et canaux, pollutions par les substances toxiques, par les pesticides et altération de l’hydromorphologie. Biguglia est également la lagune de Rhône-Méditerranée et de Corse la plus touchée par la contamination dans ses sédiments aux métaux nickel et chrome pouvant provenir du bruit de fond géologique Corse ou de la zone industrielle de métallisation de Tragone.


Les stocks d’azote et de phosphore sont extrêmement élevés, montrant une accumulation progressive provenant des pollutions anciennes et actuelles des pratiques agricoles du bassin mais également des pollutions d’origine domestique plus récentes. Les deux sources de polluants azotés seraient également à l’origine de la détérioration continue de la qualité des eaux souterraines qui alimentent la lagune. Les concentrations élevées en ammonium par rapport aux nitrates dans la colonne d’eau confirment la sensibilité de la lagune vis-à-vis des apports d’origines domestiques.



Figure 16 - Tableau récapitulatif de l'état de l'étang de Biguglia (Source : Eaudefrance)

3.4 L'étang de Diana


L’étang de Diana est une lagune euhaline d’une superficie de 5,42 km² pour 6m de profondeur moyenne. Elle est alimentée par 3 affluents : l’Arena (apport principal), le ruisseau de Ronsignese et le ruissellement direct des collines. Son taux de renouvellement en eau est de 27-30 jours. Il est considéré comme faible comparé à d'autres lagunes marinisées où les eaux de la lagune se renouvelle assez rapidement. Cela est en partie dû aux échanges avec la mer qui s’effectuent par l’intermédiaire d’un grau, entretenu artificiellement pour éviter sa fermeture. Ce grau est donc temporaire, peu profond et étroit.


Figure 17 - Etang de Diana (Source : Socomar)
Figure 18 - Cartographie de l'étang de Diana (Source : Eaudefrance
















Son état général en 2018 est bon, car les états écologique et chimique sont classés bon. Ceci est cohérent avec les risques limités de pollutions en provenance du bassin versant. Tout de même, on peut observer des variabilités et la présence de macrophytes opportunistes. Cela incite à conserver une certaine vigilance vis-à-vis du suivi de cette lagune. On observe la présence de Nickel qui, vraisemblablement, est d’origine naturelle du fait de la géologie de la Corse.



Figure 19 - Tableau récapitulatif de l'état de l'étang de Diana (Source : Eaudefrance)

3.5 L'étang d'Urbino


L’étang d’Urbino est une lagune euhaline marinisée d’une superficie de 7,58 km² pour 5m de profondeur moyenne. Elle est principalement alimentée par le Ruisseau de Funtana Vecchia. Son taux de renouvellement en eau n'a pas été mesuré. Néanmoins, il doit s'approcher de celui de l'étang de Diana, du fait d'une configuration approchante avec un grau artificiel. Cela va favoriser le stockage des nutriments dans les sédiments.


Figure 20 - Etang d'Urbino (Source : Conservatoire du Littoral)
Figure 21 - Cartographie de l'étang d'Urbino (Source : Eaudefrance)
















Son état général en 2018 est bon, du fait d’un état écologique et chimique classé bon. Ceci est cohérent avec les risques limités de pollutions en provenance du bassin versant. Tout de même, le taux de recouvrement macrophyte de 90 % est dominé par des herbiers denses (Cymodocea nodosa). On observe la présence de Nickel qui vraisemblablement est d’origine naturelle du fait de la géologie de la Corse.



Figure 22 - Tableau récapitulatif de l'état de l'étang d'Urbino (Source : Eaudefrance)


3.6 L'étang de Palu


L’étang de Palu est une lagune euhaline à hyper-haline d’une superficie de 1,09 km2 pour 0,8m de profondeur moyenne. Elle est alimentée par 6 petits ruisseaux tous temporaires recueillant les eaux du bassin versant. Son taux de renouvellement en eau faible est dû en partie aux échanges avec la mer qui s’effectuent par l’intermédiaire d’un grau semi-naturel. Les ouvertures et fermetures de ce grau se font soit naturellement soit artificiellement en fonction des besoins de l’activité halieutique. Le bassin versant est très petit (34km²). On y retrouve une activité économique limitée et artisanale. L’agriculture (viticole) représente 23% du bassin versant. La lagune est fréquentée pour sa pêche artisanale et ses activités de loisirs.


Figure 23 - Etang de Palu (Source : Conservatoire du Littoral)
Figure 24 - Cartographie de l'étang de Palu (Source : Eaudefrance)
















Son état général en 2018 est médiocre. En effet, son état écologique est médiocre notamment par l’état du phytoplancton et des invertébrés (2015). L’état chimique est lui en bon état. De ce fait, l’étang fait partie du Risque de Non Atteinte des Objectifs Environnementaux (RNAOE) de 2027 par la présence de pollutions diffuses par les nutriments. Néanmoins, le taux de recouvrement macrophyte est élevé, 70%, et dominé par des herbiers (Ruppia cirrhosa) mais il fluctue d’une année sur l’autre. Palu est également fortement touchée par la contamination dans ses sédiments au métal Nickel provenant de la géologie Corse. Les stocks d’azote et de phosphore sont extrêmement élevés ce qui induit un état mauvais des sédiments vis-à-vis de l’eutrophisation.



Figure 25 - Tableau récapitulatif de l'état de l'étang de Palu (Source : Eaudefrance)


3.7 Bilan


Le bilan de 2019 montre que l'état des lagunes s’est amélioré d’une classe sauf pour l’étang de Palu. En effet, les étangs de Diana et d’Urbino sont classés en bon état tandis que les étangs de Biguglia et de Palu sont en état médiocre. Cette amélioration s’explique par la mise en œuvre de mesures, en particulier, l’amélioration de l’assainissement et des pratiques agricoles.

Ainsi, l’ensemble des masses d’eau superficielle en état écologique bon et très bon, augmente et atteint 88% du nombre de masses d’eau superficielle. Concernant l’état chimique, il reste globalement bon (98% des masses d’eau en bon état chimique, sans présence de substance ubiquiste qui sont des composés chimiques émis par les activités humaines, à caractère persistant, bioaccumulable et toxique).






 

4. Les pressions exercées sur ces zones lagunaires


4.1 D'origine anthropique


Ces pressions sont liées aux activités et usages locaux.

Des nutriments urbains, industriels, issus du domaine agricole et de la pollution se retrouvent dans ces milieux et entraînent des perturbations sur les écosystèmes telles que l'excès d’azote et de phosphore entrainant l’eutrophisation. 

L'eutrophisation, principale perturbation de l'état biologique des lagunes, est une forme de pollution qui se produit dès lors qu'un milieu aquatique reçoit trop de nutriments (le phosphore et l'azote). Ces nutriments vont alors servir de nourriture aux algues qui prolifèrent. Ce phénomène peut être fatal pour les organismes aquatiques car il entraîne une désoxygénation de l'eau devenant également trouble. Il est aggravé dans les milieux à renouvellement lent de types lagunes littorales et plans d'eau, et dégradés physiquement comme les zones humides disparues.


Figure 26 - Les pressions physiques et biogéochimiques des lagunes (Source : Centre de ressources des milieux humides)

Les lagunes ayant un rôle économique, il existe des pressions résultant de la pêche et des installations aquacoles qui procurent une activité de production. 


Figure 27 - Activité ostréicole sur l'étang de Diana (Source : Pole Lagunes)

Au niveau des ressources halieutiques, la conchyliculture (élevage d'huîtres) et mytiliculture (élevage de moules) sont majoritaires.

On retrouve tout de même une forte activité de pêche utilisant différentes techniques selon les espèces. La plus utilisée à l'échelle des lagunes méditerranéennes est la capéchade (ou verveux). En ce qui concerne le fonctionnement, le poisson rentre par une extrémité et reste bloqué par des pointes en entonnoir l'empêchant de faire demi-tour. Elles sont généralement posées toute l'année et sont relevées une fois par jour. Les espèces cibles sont celles en mouvements telles que l'anguille.


Figure 28 - Schématisation d'une capéchade (Source : NOAA Fisheries)

On peut également retrouver d'autres techniques comme la bordigue (grand barrage à proximité d’un grau).


Figure 29 - Illustration d'une bordigue sur l'étang de Thau (Source : Thau-Infos)

Dans certaines lagunes profondes, on peut retrouver plus rarement la pêche au filet maillant. Il fait entre 300 et 500m de long et permet de cibler des espèces comme le loup et la daurade royale lors de leurs déplacements. Ces filets sont généralement relevés tous les jours après une nuit de pêche et changer de place.

Figure 30 - Schématisation de la pêche au filet maillant (Source : NOAA Fisheries)


D'un point de vue récréatif, les loisirs nautiques et le tourisme sont des pressions majeures s'exerçant sur ces zones. 

D'autres sources de pressions peuvent être citées, par exemple les contaminants chimiques (métaux lourds, hydrocarbures, pesticides…) ainsi que les espèces introduites.



4.2 D'origine météorologique et marine


Les zones littorales sont soumises à de fortes pressions météorologiques et marines. Parmi elles, on peut évoquer les inondations, les tempêtes et également le phénomène d'érosion naturel



Figure 31 - La tempête Ciaran en Corse en 2023 (Source : La Croix)


4.3 Le changement climatique et ses conséquences


Le changement climatique a lui-aussi des répercussions sur les lagunes car il entraîne une augmentation de la température et de la fréquence des phénomènes extrêmes (crues, tempêtes, vagues de chaleur marines et terrestres). Il favorise également une élévation du niveau de la mer. Des phénomènes d’évaporation, de salinisation et/ou d’assèchement ont également lieu sur les petits systèmes. Le changement climatique a un impact sur la réduction des apports du bassin versant, entraînant une salinisation, une fermeture des graus, et une limitation de l’effet tampon des entrée marines.


Figure 32 - Inondation à Porto Ota en novembre 2023 (Source : TF1 info)


 

5. Les services et rôles des lagunes


5.1 Les services écosystémiques


Les lagunes constituent un réservoir de biodiversité avec un rôle de nurserie. En effet, il s'agit de zones d’échanges et de transferts de matières nutritives particulièrement favorables au développement, à la reproduction et à la croissance des organismes vivants. Concernant leur richesse écologique, ces zones sont des pôles d’attraction pour la faune et la flore aquatiques, et plus largement pour toutes les espèces qui fréquentent les lagunes à un moment ou à un autre de leur cycle de vie parce qu’elles y trouvent des aires de refuge et d’alimentation essentielles. En assurant le cycle de vie des espèces et des nutriments, les lagunes rendent de réels services de bien-être et de soutien.


Figure 33 - Ile de l'étang d'Urbino, lieu de reproduction d'espèces d'oiseaux rares et menacés (Source : Pole Lagunes)
Figure 34 - Cormorans Etang de Biguglia (Source : Réserves Naturelles)












Ainsi, les lagunes sont de véritables nurseries pour les poissons, les crustacés et les mollusques et des sites d’accueil exceptionnels pour l’avifaune.


Figure 35 - Les services écosystémiques rendus par les écosystèmes (Source : Parc naturel régional Scarpe - Escaut )

Les lagunes rendent également des services d'approvisionnement car elles sont le lieu d'activité de pêche du fait de leurs bioressources.



5.2 La richesse paysagère


Les lagunes sont une interface entre les milieux marins et continentaux. Elles rassemblent des conditions écologiques très variées vis-à-vis de la teneur en sel ou encore de la température de l’eau. Ces zones à diversité biologique remarquable contribuent très largement à l'image des côtes méditerranéennes.


Figure 36 - Paysage caractéristique, étang de Santa Ghjulia (Source : Pole Lagunes)


5.3 Le rôle de protection et d'amortisseur d'énergie


Les zones humides littorales participent à la protection des rivages contre l’érosion côtière. On y retrouve une végétation riveraine stabilisant les sols et limitant ainsi l’influence des intrusions marines. Cette végétation permet notamment de réguler les tempêtes en atténuant la force de la houle.

De plus, en cas de crues du fleuve ou de tempêtes marines, les apports de sédiments générés contribuent à combler les étangs littoraux qui voient leur niveau s’élever. Les lagunes protègent donc naturellement le rivage vis-à-vis du recul du trait de côte (limite de l'érosion côtière) ou des inondations liées à l’élévation du niveau de la mer.

Ces zones lagunaires sont donc des amortisseurs d’énergie (rôle tampon) du fait de leur rôle de protection vis-à-vis des tempêtes et de l’érosion, et de leur fonction d’éponge permettant une certaine maitrise des crues.



5.4 Le rôle de régulation


Les zones littorales participent à la régulation des volumes d’eau superficielle des zones humides. En effet, elles disposent d'une capacité à absorber les crues du bassin versant et protègent ainsi les zones urbanisées des inondations. Il leur est également attribué une capacité de réapprovisionner les nappes phréatiques par diffusion de l’eau au travers de la couche inférieure du sol agissant comme un filtre en retenant polluants et nutriments jusqu’à la nappe aquifère.


Figure 37 - Mise en évidence du rôle de régulateur hydrologique (Source : Pole Lagunes)

Les lagunes contribuent au stockage du carbone et à la production d'oxygène. En effet, les herbiers marins des zones humides ont la capacité d'absorber et stocker naturellement deux fois plus de carbone que toutes les forêts réunies sur Terre. Véritablement, ces herbiers marins sont reconnus comme les puits de carbone les plus efficaces au monde.


 


6. La faune et la flore


Les lagunes étant des zones à fort intérêt, des centaines d’espèces d’oiseaux vont s’y retrouver à un moment de leur vie, cela peut être durant la migration, la nidification ou l’hivernage, pour d’autres il s'agira de leur habitat principal.


Les 4 grandes lagunes Corse ont des caractéristiques assez proches les unes des autres. On peut ainsi retrouver des espèces représentatives de ces zones, même si certaines seront spécifiques à un état du fait des conditions de salinité, et autres paramètres.  



6.1 L'étang de Biguglia


L’étang de Biguglia est une réserve naturelle (RNEB) de diversité pour les oiseaux. Il s'agit du principal site d’hivernage en Corse pour les oiseaux. On retrouve plus de 480 taxons de flore, plus de 40 espèces de poissons, 55% de la biodiversité régionale d’odonates, 57% de la biodiversité régionale d’amphibiens et une population très importante de Cistude d’Europe. Il s'agit d'un site avec quelques zones appartenant au Conservatoire du littoral et au Département de la Haute-Corse dont la gestion est assurée par la Collectivité de Corse. De nombreux dispositifs de conservation sont mis en place par le label Ramsar, les sites Natura 2000 et le statut de réserve naturelle de Corse. Il soutient une activité de pêche artisanale lagunaire, 34 espèces de poissons dont l’anguille, le loup et la daurade sont produites et pêchées dans l’étang.


Des exemples d'espèces observées à l'étang de Biguglia :

  • Foulque macroule (Fulica atra

  • Cistude d’Europe (Emys orbicularis)

  • Flamant rose (Phoenicopterus ruber)

  • Hibiscus à cinq fruits (Kosteletzkya pentacarpos)



6.2 L'étang de Diana


L’étang de Diana, site à statut privé, est riche en espèces d’oiseaux rares ou menacés en Corse qu’elles soient présentes pour la reproduction ou de passage comme le grand cormoran, la foulque macroule ou le goéland. On retrouve également de nombreux invertébrés dont la grande nacre protégée au niveau national ou encore la moule et l’huître. L'étang de Diana bénéficie de ZNIEFF terrestre et marine de type 1.

 

Quelques exemples d'espèces observées à l'étang de Diana :

  • La grande nacre (Pinna nobilis)

  • Leste sauvage (Lestes barbarus)

  • Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis)

  • Marguerite à feuilles d'agératum, Plagie (Plagius flosculosus)

6.3 L'étang d'Urbino


L’étang d’Urbino est principalement un site d’accueil et de reproduction de l’avifaune. On retrouve 113 espèces dont 37 nicheuses regroupant des espèces d’oiseaux rares et menacés. On retrouve l’une des plus grandes diversités d’oiseaux d’eau hivernants avec moins de 5 000 individus annuels. Parmi ces espèces, le grand cormoran, la foulque macroule et le grèbe huppé peuvent être observés. Les herbiers aquatiques présents abritent une grande variété de faune d’invertébrés et de poissons. Cela favorise la reproduction et le stationnement des oiseaux d’eau. Ce site appartient au Conservatoire du littoral, la gestion est assurée par la Collectivité de Corse. De nombreux dispositifs de conservation sont mis en place par le label Ramsar, les ZNIEFF, les sites Natura 2000 et l’arrêté préfectoral de protection du biotope sur le cordon dunaire. Il soutient une activité de pêche artisanale lagunaire.


Des exemples d'espèces observées à l'étang d'Urbino :

  • Cymodocée (Cymodocea nodosa)

  • Aphanius de Corse (Aphanius fasciatus)

  • Tadorne de belon (Tadorna tadorna)

  • Génévrier à gros fruit (Juniperus oxycedrus subsp. Macrocarpa)



6.4 L'étang de Palu


L’étang de Palu est un site de grand intérêt pour l’avifaune. On retrouve plus de 110 espèces d’oiseaux qu’ils soient hivernants ou de passage avec notamment le héron, le flamant rose et la foulque macroule. Certaines espèces nicheuses peuvent occasionnellement être présentes telles que le busard des roseaux ou l’échasse blanche. On retrouve des herbiers denses de phanérogames aquatiques jouant un rôle essentiel pour de nombreuses espèces, et également d’autres espèces comme des chiroptères, des poissons, des reptiles et des amphibiens. Ce site appartient au Conservatoire du littoral. La gestion est assurée par la Collectivité de Corse. De nombreux dispositifs de conservation sont mis en place par le label Ramsar, les ZNIEFF et les sites Natura 2000. Il soutient une activité de pêche artisanale lagunaire.


Quelques espèces retrouvées à l'étang de Palu :

  • Genet de l’Etna (Genista aetnensis)

  • Tortue d’hermann (Testudo hermanni)

  • Aphanius de corse (Aphanius fasciatus)

  • Foulque macroule (Fulica atra)



6.5 Sur le littoral et dans les grandes lagunes Corse


Herbier de Cymodocée (Cymodocea nodosa) :


Figure 38 - Cymodocées (Source: Doris FFESSM)

Il s'agit d'un écosystème de plante à fleur classée comme espèce protégée, retrouvé en Méditerranée. Il est dominant en Corse pour les lagunes de Diana et d'Urbino, où il en occupe le fond. Cet herbier s'étend jusqu'à 3-4 mètres de profondeur pour la lagune de Diana. Cet écosystème se développe sur fond sableux éclairé. Dans les milieux lagunaires, la Cymodocée partage souvent le substrat avec la zostère naine (Zostera noltei).


Herbier de Zostère (Zostera noltei) :


Figure 39 - Zostère (Source : Doris FFESSM)

La zostère naine (Zostera noltei) est une plante à fleurs marine formant des herbiers, parfois denses. Très tolérante aux conditions imposées par son environnement, elle peut se développer dans des eaux à température et taux de salinité très variables. Ce type d'herbier est retrouvé en Corse dans les étangs de Palu et Urbino.


Herbier de Ruppie (Ruppia cirrhosa) :


Figure 40 - Ruppie (Source : Doris FFESSM)

La ruppie spiralée (Ruppia cirrhosa) est une plante à fleurs marine retrouvée dans les lagunes de Méditerranée. Elle forme des herbiers denses retrouvé dans l'étang de Palu où ce type d'herbier est dominant. L'herbier se développe dans des eaux calmes. Cette plante peut atteindre jusqu'à 2 mètres de hauteur en été. La ruppie spiralée peut également former des herbiers mixtes avec la zostère naine.


Hibiscus à 5 fruits (Kosteletzkya pentacarpos) : 


Figure 41 - Fleur d'hibiscus à 5 fruits (Source : Wikipédia)

C’est une malvacée uniquement retrouvée en Corse, mais elle est classée comme rare, en effet, on en retrouve que très peu en plaine orientale. C’est à l’étang de Biguglia qu’on retrouve 90% de la population au niveau des roselières basses semi-halophiles. C’est une espèce protégée et inscrite à la directive « Habitats », elle est également inscrite comme espèce en danger sur la liste rouge de la flore vasculaire en France de 2019.


Flamant rose (Phoenicopterus roseus) :


Figure 42 - Flamants rose (Source : Corse Net Info)

C’est une espèce retrouvé exclusivement sur le pourtour Méditerranéen, on peut en observer des centaines sur les étangs de la côte orientale Corse : étang de Biguglia, d’Urbino, de Palu et de Santa-Ghjulia. C’est sur l’étang de Biguglia que l’on peut en observer près de 1000 en saison hivernale. C’est une espèce inscrite comme vulnérable sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine de 2016.


Foulque macroule (Fulica atra) : 


Figure 43 - Foulques macroule (Source : INPN)

C’est une espèce d’oiseau d’eau douce présente toute l’année sur tous les types de milieux humides. L’étang de Biguglia est le site avec le plus d’individus lors des périodes d’hivernages (jusqu’à 10 000), suivi de l’étang de Palu. Il est également possible d’observer des nids à la surface de l’eau lors des périodes de reproduction. Elle est inscrite comme préoccupation mineure sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine de 2016.


Aphanius de Corse (Aphanius fasciatus) : 


Figure 44 - Aphanius de Corse (Source : INPN)

C’est un poisson de petite taille survivant dans des conditions extrêmes du milieu lagunaire. C’est une espèce endémique du nord de la Méditerranée, essentiellement retrouvés dans les grandes lagunes et petits étangs littoraux de la côte orientale Corse : Biguglia, Urbino et Palu. Il est inscrit comme quasi menacé sur la liste rouge des poissons d’eau douce de France métropolitaine de 2019 et il est inscrit à l’annexe II de la Directive Européenne « Habitat ».


Cistude d’Europe (Emys orbicularis) :


Figure 45 - Cistude d'Europe (Source : INPN)

C’est une tortue aquatique d’eau douce, principalement retrouvée dans les canaux. Elle est présente au niveau de la plaine orientale et notamment l’étang de Palu et de Biguglia où on retrouve la plus importe population de Corse. Cette espèce est classée comme défavorable inadéquat au niveau de l’état de conservation en Méditerranée de la Directive Habitat.


Crabe bleu (Callinectes sapidus) :


Figure 46 - Crabe bleu (Source : INPN)

C’est un crustacé tolérant à la pollution et vivant dans les eaux saumâtres jusqu’à 35m de profondeur. Présence attestée depuis le siècle dernier en Europe, cette espèce est principalement rencontrée dans son aire d'origine du Sud du Canada au Nord de l’Argentine. Le crabe bleu a été introduit en Méditerranée depuis les années 1950, où il se reproduit avec des explosions de population actuellement constatées à large échelle en Méditerranée. Il est de plus en plus observé dans les étangs de Biguglia et de Palu avec un effet avéré sur les écosystèmes et l’activité de pêche.



6.6 Focus sur le statut de certaines espèces du littoral et des lagunes




 

(Re)Testez vos connaissances

 

7. Bibliographie


Delahayes A. (08/06/2021). La zone côtière et littorale, lieu de confrontation Homme/Océan sur l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS. [consulté le 10/10/2023]. https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/la-zone-cotiere-et-littorale-lieu-de-confrontation-hommeocean


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